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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 10:01
La place des femmes, le travail décent et le commerce équitable

Les droits de l’Homme sont aussi valables pour les femmes ! Pourtant ils sont impunément bafoués.

Les outils à disposition des femmes pour faire valoir leurs droits ne sont pas souvent adaptés et/ou sont trop peu accessibles : celles qui ont leur droits bafoués sont souvent en situation de grande vulnérabilité.

Dans beaucoup de sociétés, le travail productif des femmes (comme par exemple, cultiver de petites parcelles de terre, ou encore le travail domestique ou d’éducation des enfants …) n’est pas considéré comme un travail et n’est donc pas rémunéré. Aussi, le fait de ne pas participer financièrement au budget de la famille maintient les hommes dans la croyance qu’ils ont une position dominante et que les femmes leur sont subordonnées.           

Dans le monde, 1,3 milliard de personnes vivent de la pauvreté économique. 70% d’entre elles sont des femmes. 53% des petites filles ne sont pas scolarisées. 2/3 des analphabètes sont des femmes.

Malgré d’importants progrès ces dernières années, le salaire mensuel moyen des femmes représente encore environ 75% seulement du salaire moyen des hommes. Dans certains pays, l’écart de rémunération entre hommes et femmes peut être bien plus grand.

Dans le monde, les femmes effectuent 2/3 des heures travaillées. Elles ne reçoivent que 5% du revenu total mondial et possèdent moins de 1% des biens et ressources planétaires (y compris les terres).

Les Nations Unies ont estimé qu’au niveau planétaire, la production liée au travail « invisible » (c’est-à-dire non rémunéré) des femmes s’élève à 11 000 milliards de dollars par an (48% du PIB mondial).

Selon l’OIT : La notion de travail décent résume les aspirations de tout travailleur: possibilité d’exercer un travail productif et convenablement rémunéré, assorti de conditions de sécurité sur le lieu de travail et d’Ž une protection sociale pour sa famille. Le travail décent donne aux individus la possibilité de s’épanouir et de s’insérer dans la société, ainsi que la liberté d’exprimer leurs préoccupations, de se syndiquer et de prendre part aux décisions qui auront des conséquences sur leur existence. Il suppose une égalité de chances et de traitement pour les femmes et les hommes.

Au Cambodge, 300 à 400 000 personnes sont employées dans les usines textiles, travaillant pour des grandes marques. 91% sont des jeunes femmes qui ont quitté leur foyer pour trouver du travail à Phnom Penh, la capitale. Elles sont sensées gagner de l’argent pour l’envoyer à leur famille.

Elles rapportent aux grandes marques des centaines de milliards $ chaque année (chiffres d’affaires du secteur textile : 757 milliards $ – toutes productions confondues).

Elles rapportent à leur pays 4 milliards $ chaque année. Elles ne gagnent que 792 $ chaque année (quand le salaire minimum est respecté, quand elles ont du travail toute l’année et toute la journée). Elles travaillent dans des conditions extrêmes pour pouvoir survivre.

A- Le CE levier d’émancipation des femmes

Elles sont celles qui construisent le commerce équitable au sud.

L’indépendance économique : les organisations de commerce équitable au Sud permettent aux femmes d’avoir un revenu. Avec un revenu, les femmes peuvent sortir du joug de leur maris : elles participent aux décisions.

L’estime de soi : les femmes indépendantes économiquement ET participant aux décisions (familiales et de l’organisation de commerce équitable) recouvrent la confiance et l’estime d’elles-mêmes. Les femmes artisanes parlent même de « fierté retrouvée ».

Sortie de la vulnérabilité : les organisations de commerce équitable au Sud permettent aux femmes de s’éduquer, de se former, de renforcer leurs compétences d’acquérir de nouvelles capacités et d’ainsi sortir de la vulnérabilité.

L’égalité, enfin ! : au sein des structures partenaires, accès à des postes à responsabilité, égalité des salaires, renforcement des capacités, acquisition de savoir-faire et professionnalisation …

BANGLADESH – Corr The Jute Works : créée en 1973 pour aider les femmes veuves de la guerre d’indépendance, en créant une activité économique basée sur l’artisanat local (objet en jute, première ressource du pays). 6000 artisans : les femmes représentent 95% des artisanes et la moitié des membres du conseil d’administration, organisée en coopératives et en communautés de villageoises.

En 2008, le CA choisi d’augmenter de 45% les salaires au vu des difficultés économiques du pays. L’organisation s’est dotée de caisse de retraite (cf témoignage de Bertha ci-avant), de caisse médicale, de bourse à l’éducation, de micro-crédits, de caisse d’épargne.

NEPAL - ACP : Association for Craft Producers L’organisation ACP s’adresse aux femmes pauvres de tout milieu et de toute ethnie confondue au Népal. Elles travaillent le bois, le textile, la céramique, fabriquent des bijoux et des objets en feutre. Les productrices (et aussi les producteurs) bénéficient de caisse de retraite, de santé, de 90 jours de congés maternité et 15 jours de congés paternité, ainsi que des bourses pour encourager la scolarisation des filles. 

SRI LANKA - PODIE : L’organisation de femmes épicées de PODIE,  permet à une soixantaine de jeunes filles marginalisées de transformer et vendre des épices achetées à un bon prix aux paysans. Podie paie un salaire supérieur au minimum de la région à ces jeunes filles et assure leur cotisation à des caisses de santé et de retraite.

KENYA – Meru Herbs : Des fleurs pour l’égalité ! Initialement prévu pour approvisionner en eau 430 familles du milieu rural, Meru Herbs a vite élaboré une politique d’intégration des femmes dans le projet : fabrication intégrée (culture+transformation) de tisanes d’hibiscus. Aujourd’hui, les postes à responsabilités de Meru Herbs sont pourvus aussi par les femmes qui perçoivent des salaires égaux à ceux des hommes.

SWAZILAND – Eswatini, un projet de développement intégré : Créée en 1991, Eswatini Swazi Kitchen a pour objectif de soutenir financièrement une ONG qui soigne les enfants atteints du sida. Pour ce faire, Eswatini vend des confitures et du chutney dans le Commerce Équitable : 50 femmes (en situation précaire) travaillent dans l’usine de transformation des fruits et légumes ; 400 femmes rurales isolées tissent les emballages des pots ; les cuillères en bois sont sculptées par des handicapés formés ; les fruits et légumes cultivés et récoltés par des paysans propriétaires de petites surfaces. Les bénéfices sont utilisés dans la lutte contre le sida (enfants) et la lutte contre l’illettrisme des femmes.

PALESTINE, vallée du JOURDAIN : coopérative de couscous Maftoul À Jéricho, se trouve une station de fabrication et de conditionnement de dattes employant des femmes au sein de coopératives locales. Ces femmes ont pris en charge la production de maftoul (auparavant produit à Gaza, sous blocus depuis 2006). Cette nouvelle permet de maintenir leur emploi et même d’augmenter le nombre de membres en intégrant des femmes du camp de réfugiés situé aux abords de Jéricho. Autre avantage, la production de maftoul permet d’être en activité à temps complet contrairement aux dattes (production saisonnière).

CONTROVERSE

Sur la place des femmes :

Si à 70% les organisations de producteurs WFTO sont des organisations créées par des femmes et pour des femmes, certaines organisations ont culturellement des difficultés à intégrer les femmes dans les instances de décisions, même si elles participent à la chaîne de production.

Sur le revenu minimum vital :

Si toujours le prix juste est calculé sur la base du salaire minimum légal et si les organisations de CE au Nord s’efforcent toujours de calculer le salaire vital et de le prendre en compte dans la relation commerciale, les réalités économiques du marché certaines fois les empêchent de réellement acheter les produits au prix relatif au salaire VITAL.

Mobilisons-nous et continuons de dénoncer les pratiques qui s’inscrivent à l’encontre de l’égalité femme/homme !

Poursuivons notre travail quotidien de soutien à l’émancipation des femmes.

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Published by AdM Angers - dans Actualités plaidoyer

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